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Saturday, March 23, 2019

Préparer un avenir meilleur

Les personnes qui ont un faible niveau d’éducation et d’alphabétisation ont du mal à se faire entendre. C’est particulièrement vrai pour les communautés autochtones. Leurs connaissances ancestrales et leurs droits sont souvent ignorés par les gouvernements, les sociétés d’exploitation de minerais et d’autres qui souhaitent exploiter leurs terres. Toutefois, cette situation n’est pas inéluctable. En collaborant avec des partenaires locaux, le CTA a contribué à faire d’eux des pionniers dans un processus – baptisé Modélisation participative en 3D – qui aide les communautés locales à documenter les régions dans lesquelles elles vivent, mais également à influencer la façon dont les décisions sont prises concernant l’utilisation et l’occupation des sols.

 «Traditionnellement, les cartes étaient réalisées par les gouvernements, qui contrôlaient également les données», explique Giacomo Rambaldi du CTA. «Mais un énorme changement a eu lieu récemment, à mesure que les groupes de la société civile ont acquis la capacité de réaliser leurs propres cartes et vidéos.» Ils ont bénéficié de l’accès à Google Earth et YouTube ainsi qu’à la modélisation participative en 3D, qui leur ont permis de créer des cartes exactes et géo-référencées.

Le premier exercice de modélisation soutenu par le CTA dans le Pacifique a eu lieu aux Fidji, en 2005. Cet événement de 11 jours à Lavuka s’est concentré sur l’île d’Ovalau, où les communautés locales souffraient d’une surexploitation de leurs zones de pêche, en particulier par des flottes étrangères. Au cours des trois premiers jours, trente étudiants de l’enseignement supérieur et six enseignants ont créé un modèle en 3D de l’île avec l’aide de quinze animateurs et stagiaires. Quatre-vingt-dix hommes et femmes de 26 villages ont ensuite «peuplé » le modèle de montagnes, de routes, de rivières, de zones de pêches, de terres agricoles, de sites culturels et d’autres caractéristiques. Lorsqu’ils ont eu terminé, le modèle comptait 79 caractéristiques et 83 lieux revêtant une importance culturelle.

Le modèle a ensuite servi de base pour un plan de gestion à l’échelle de l’île et trois plans de gestion de districts. Le processus a identifié seize zones «taboues » dans lesquelles une protection complète de la faune marine est à présent assurée. Les autochtones ont également commencé à dégager des parcours cérémonieux qui avaient été envahis par la végétation. En trois années de recherche, le Musée des Fidji n’avait réussi à identifier que vingt lieux revêtant une importance culturelle – soit un quart du nombre de lieux identifiés par les villageois pendant le processus de modélisation.

À bien des égards, le processus est aussi important que le résultat obtenu. «Il aide les gens à visualiser et à localiser leurs connaissances spatiales, ce qui est très motivant », explique Giacomo Rambaldi. « Et, bien sûr, il leur permet de défendre leur cause de façon plus persuasive. » Dans le passé, les communautés autochtones pouvaient produire des croquis cartographiques en faisant valoir des revendications pour leurs terres, mais les décideurs n’en tenaient guère compte. Les modèles en 3D fournissant des détails complexes sur les caractéristiques du paysage sont beaucoup plus difficiles à ignorer.

À travers le Pacifique

Kenn Mondiai, qui dirige l’ONG «Partners with Melanesians », basée en Papouasie-Nouvelle-Guinée, fait partie des qui bénéficiaires d’une formation aux Fidji. Depuis lors, il a joué un rôle important dans la promotion de la modélisation participative en 3D à travers le Pacifique. Avec le soutien de la Banque mondiale, il a aidé les communautés locales du Plateau de Managalas en Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui abrite 150 clans, à créer un modèle en 3D de leurs terres ancestrales. Ce modèle a servi comme élément de preuve pour promouvoir la Zone patrimoniale de Managalas (Managalas Conservation Area), dont la reconnaissance officielle est prévue au moment de la mise sous presse.


Mapping Land, Sea and Culture: an Award-winning Participatory 3D Modelling Process in Fiji from CTA on Vimeo.

En 2011, l’organisation de protection de l’environnement The Nature Conservancy a engagé Kenn Mondiai afin de diriger des formations dans les îles Salomon. Les exercices de modélisation dans le village côtier de Boe Boe se sont concentrés sur le changement climatique et ses répercussions possibles. Le modèle présentait l’étendue du dernier tsunami en 2007 et le niveau des récentes marées hautes qui avaient inondé certaines parties du village. La communauté a ensuite utilisé le modèle pour discuter de l’impact potentiel de la hausse du niveau des mers et d’autres événements liés au climat.

« Le modèle a montré à la jeune génération que nous devions réfléchir au changement climatique », a fait remarquer Winifred Piatamama après l’exercice. «Il est important de prendre conscience que, dans quelques années, le niveau de la mer ne sera pas le même qu’aujourd’hui. » Après avoir débattu, les villageois ont décidé qu’au lieu de construire le long de la côte, comme ils l’avaient fait jusqu’à présent, ils se tourneraient vers les terres plus élevées, à l’écart de la mer. En résumé, le modèle les a aidés à concevoir des plans qui les aideront à s’adapter au changement climatique.

Selon Winifred Piatamama, le processus de modélisation a été particulièrement important pour les femmes de la communauté. « Au début, c’était un peu difficile pour les femmes, parce qu’elles n’expriment pas leurs préoccupations, elles sont généralement silencieuses », a-t-elle déclaré. Toutefois, le processus de modélisation les a encouragées à faire part de leurs points de vue plus ouvertement. « Lorsque tous contribuent au modèle, ils partagent fierté et propriété », explique Gabriel Kulwaum, de l’organisation TNC (The Nature Conservancy) dans un petit film sur l’exercice de Boe Boe. « Ce n’est pas TNC ou le gouvernement qui en a la propriété. » C’est la communauté.

Formation aux Caraïbes

Le CTA était très désireux d’encourager une modélisation participative en 3D dans les Caraïbes, mais était obligé d’importer l’expertise d’ailleurs. En octobre 2012, le premier exercice de modélisation a eu lieu à Tobago, sous l’égide de l’Institut des ressources naturelles des Caraïbes (Caribbean Natural Resources Institute, Canari) et animé par Kenn Mondiai. Cela a donné lieu à des ateliers de suivi de modélisation sur l’île de l’Union et à la Grenade.

Sous La Surface ~ Cartographie de l'île d'Union ~ un exercice MP3D en 2013 from CTA on Vimeo.

Local voices in climate change adaptation - Union Island, Caribbean - Trailer from CTA on Vimeo.

Pour Gillian Stanislaus, du ministère des Ressources naturelles et de l’environnement de Trinidad-et-Tobago, le modèle en 3D de Tobago aidera les autorités à gérer plus efficacement les futurs développements. « Grâce au processus de modélisation, nous avons une connaissance bien plus approfondie de la façon dont les terres sont utilisées et de leur importance pour les habitants », affirme-t-elle.

Terrence Phillips a participé à l’un des ateliers de modélisation – qui portait sur l’adaptation au changement climatique – en tant que représentant du Mécanisme régional des pêches des Caraïbes. Il a été impressionné. « Je pense qu’il s’agit d’un outil très utile », confie-t-il. « Les communautés étaient en mesure de décrire ce qui était arrivé à leurs ressources maritimes dans le passé et l’état des ressources à l’heure actuelle. » La modélisation les a encouragées à prendre en considération l’impact éventuel de la hausse du niveau des mers et du changement climatique et à concevoir des stratégies d’adaptation. L’exercice de modélisation a contribué à l’instauration d’un dialogue constructif entre le gouvernement et la communauté locale, garantissant leur collaboration efficace à l’avenir.

La première en Afrique

L’organisation du premier exercice participatif de cartographie en 3D en Afrique a pris 10 mois. Cet exercice, qui s’est tenu dans le village de Nessuit, dans le comté de Nakuru au Kenya, était géré par Systèmes de cartographie et d’information en recherche environnementale en Afrique (Environmental Research Mapping and Information Systems in Africa, ERMIS-Africa), avec le soutien financier et technique du CTA. Pendant 11 jours, en août 2006, quelque 120 hommes et femmes appartenant à 21 clans Ogiek ont construit un modèle en 3D du complexe oriental de la forêt de Mau.


The Voice of the Ogiek from CTA on Vimeo.

La forêt de Mau a souffert pendant des décennies de l’exploitation commerciale et de l’envahissement par des cultures. Ces activités ont détruit une grande partie du paysage ainsi que bon nombre de sites culturels ogiek et, pendant quelques années, les Ogiek ont tenté de faire valoir en justice leurs droits sur ces terres. « Les procédures juridiques traînaient en longueur, sans aucune solution véritable », déplore Julius Muchemi, directeur d’ERMIS-Africa. « Ce dont les Ogiek avaient besoin, c’était de preuves concrètes venant soutenir leurs revendications ; et l’exercice de modélisation les a aidés à fournir ces preuves. »

Les preuves ont été suffisamment persuasives pour convaincre le gouvernement du droit des Ogiek sur les terres et de la nécessité de protéger la région de nouvelles dégradations. Lorsqu’un processus de préservation a été lancé en 2007, tous ceux qui occupaient la forêt en dehors des Ogiek ont été expulsés. Depuis lors, ERMIS-Africa et ses partenaires ont produit l’Atlas des territoires ancestraux des peuples Ogiek (Ogiek Peoples Ancestral Territories Atlas). Cet atlas présente la description la plus détaillée à ce jour de la culture Ogiek et de leurs liens avec la terre.

Parmi les organisations qui ont soutenu l’exercice de cartographie, citons le Comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique (Indigenous Peoples of Africa Coordinating Committee, Ipac). Selon son directeur, Nigel Crawhall, il s’agit d’un événement majeur dans la vie de l’IPacC. L’exercice de cartographie et le soutien apporté par le CTA à l’organisation ont mené à une série de développements importants pour le peuple autochtone, et notamment à l’engagement de l’IPacC à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et le lancement d’un programme de formation multinational sur l’atténuation et l’adaptation au changement climatique.

Dans une synthèse écrite concernant l’impact du CTA, le Dr Crawhall a expliqué : « D’un point de vue professionnel, les relations avec le CTA ont apporté d’importants changements, de nouveaux outils et opportunités [...] L’exposition et le partenariat avec le CTA ont transformé le travail, les pratiques et les connaissances du seul réseau régional des peuples autochtones d’Afrique, exercé une incidence sur la vie des personnes dans plus d’une douzaine de pays et créé de nouvelles opportunités de carrière et de sensibilisation pour les leaders autochtones et m’ont ouvert de nouveaux horizons sur le plan professionnel. »

Depuis l’exercice de cartographie de la forêt de Mau, le CTA a soutenu des initiatives similaires en Éthiopie, au Gabon, au Tchad et en Ouganda. Soutenus par un manuel électronique publié en anglais, en français, en espagnol, en portugais et en amharique, ainsi que par une communauté en ligne dynamique, des exercices de modélisation ont également eu lieu dans d’autres parties du Kenya, au Ghana, au Maroc et en République démocratique du Congo et de nombreux autres pays, comme indiqué sur la carte ci-dessous.

Modelling a brighter future

People with low levels of education and poor literacy skills have difficulty making themselves heard. This is particularly true for indigenous communities. Their ancestral knowledge and rights are often ignored by governments, mineral companies and others who wish to exploit their lands. However, it needn’t be like this. Working with local partners, CTA has helped to pioneer a process, known as Participatory 3-D Modelling, which is helping local communities not only to document the areas where they live, but influence the way decisions are made about land-use and tenure.

“Traditionally, maps were made by governments, and the data was controlled by governments,” says CTA’s Giacomo Rambaldi. “But there has been a huge change recently as civil society groups have acquired the ability to make their own maps and videos.” They have benefited from access to Google Earth and YouTube and participatory 3-D modelling as a way of creating accurate, geo-referenced maps.

The first CTA-supported modelling exercise in the Pacific was held in Fiji in 2005. The 11-day event in Lavuka focused on Ovalau Island, where local communities were suffering from the over-exploitation of their fishery grounds, especially by foreign fleets. During the first three days, 30 high-school students and six teachers constructed a 3-D model of the island with the assistance of 15 facilitators and trainees. Ninety men and women from 26 villages then ‘populated’ the model with mountains, roads, rivers, fishing grounds, croplands, cultural sites and other features. By the time they had finished, the model had 79 features and 83 places of cultural significance.

The model was subsequently used as a basis for an island-wide management plan and three districts management plans. The process identified 16 ‘taboo’ areas in which there is now total protection of marine life. Local people have also begun to clear ceremonial pathways which had become overgrown. During the course of three years of research, the Museum of Fiji only managed to identified 20 places of cultural significance – a quarter of the number identified by villagers during the modelling process.

In many ways, the process is as important as the finished article. “It helps people to visualise and localise their spatial knowledge, and this is very empowering,” says Giacomo. “And, of course, it enables them to make their case more persuasively.” In the past, indigenous communities might produce sketch maps laying claims to their land, but decisions-makers seldom took much notice. The 3-D models providing intricate details of landscape features and resource use are much harder to ignore.

Across the Pacific


Kenn Mondiai, who runs Partners with Melanesians, an NGO based in Papua New Guinea, was among those to benefit from training in Fiji. Since then he has played an important role in promoting participatory 3-D modelling across the Pacific. With support from the World Bank, he helped local communities on PNG’s Managalas Plateau, home to around 150 clans, to create a 3-D model of their ancestral lands. This was used as part of the evidence to promote Managalas Conservation Area, whose official recognition is anticipated around the time of going to press.


Mapping Land, Sea and Culture: an Award-winning Participatory 3D Modelling Process in Fiji from CTA on Vimeo.

In 2011, The Nature Conservancy hired Kenn to conduct trainings in the Solomon Islands. The modelling exercise at the coastal village of Boe Boe focused on climate change and its possible impact. The model showed the extent of the last tsunami in 2007 and recent king-tide levels that had inundated parts of the village. The community then used the model to discuss the potential impact of rises in sea-level and other climate-related events.

“The model showed the younger generation that we need to think about climate change,” reflected Winifred Piatamama after the exercise. “It’s important to realise that in a few years time the sea level won’t be the same as it is now.” Following discussions, the villagers decided that instead of building along the coastline, as they have done in the past, they would look towards the higher land further from the sea. In short, the model helped them to devise plans which will help them adapt to climate change.


Modelling the Future in Boe Boe Community, Solomon Islands from CTA on Vimeo.

According to Winifred, the modelling process was particularly important for the women in the community. “At the beginning it was a bit challenging for women, because they don’t raise their concerns, they are generally quiet,” she said. However, the modelling process encouraged them to share their views more openly. “When everyone contributes to the model, they share pride and ownership,” reflected Gabriel Kulwaum of The Nature Conservancy (TNC) in a short film about the Boe Boe exercise. “TNC or the government don’t own it.” The community does.

Training in the Caribbean


CTA was keen to encourage participatory 3-D modelling in the Caribbean, but was obliged to import expertise from elsewhere. In October 2012, the first Caribbean modelling exercise was held in Tobago, hosted by the Caribbean Natural Resources Institute (CANARI) and facilitated by Kenn Mondiai. This led to follow-up modelling workshops on Union Island and Granada.


Local voices in climate change adaptation - Union Island, Caribbean - Trailer from CTA on Vimeo.

According to Gillian Stanislaus of the Department of Natural Resources and Environment in Trinidad and Tobago, the Tobago 3-D model will help the authorities manage future developments more efficiently. “Because of the modelling process, we have a much greater depth of knowledge about the way in which the land is used and its significance for local people,” she says.

Terrence Phillips attended one of the modelling workshops – its focus was on adapting to climate change – as a representative of the Caribbean Regional Fisheries Mechanism. He was impressed. “I think this is a very useful tool,” he says. “The communities were able to describe what had happened to their marine resources in the past and the state of the resources now.” The modelling encouraged them to consider the possible impact of sea-level rises and climate change, and devise strategies to help them adapt. The modelling exercise helped to create a constructive dialogue between the government and the local community, ensuring that they work together effectively in future.

Africa's first


Africa’s first participatory 3-D mapping exercise took some 10 months to organise. Held in the village of Nessuit in Kenya’s Nakuru County, it was managed by Environmental Research Mapping and Information Systems in Africa (ERMIS-Africa), with financial and technical support from CTA. Over the course of 11 days in August 2006, some 120 men and women belonging to 21 Ogiek clans constructed a 3-D model of the Eastern Mau Forest Complex.


The Voice of the Ogiek from CTA on Vimeo.

The Mau Forest had suffered from decades of commercial logging and encroachment. These activities had destroyed much of the landscape, as well as many Ogiek cultural sites, and for some years the Ogiek had been attempting to assert their rights to the land in court. “The court cases had been dragging on, with no real resolution,” explains Julius Muchemi, director of ERMIS-Africa. “What the Ogiek needed was concrete evidence to support their claims, and the modelling exercise helped to provide that.”

The evidence was persuasive enough to convince the government of the Ogiek’s right to the land, and the need to protect the area from further degradation. When a conservation process was launched in 2007, all those occupying the forest apart from the Ogiek were evicted. Since then, ERMIS-Africa and its partners have produced the Ogiek Peoples Ancestral Territories Atlas. This provides the most comprehensive description to date about the Ogiek’s culture and their links to the land.

Among the organisations which supported the mapping exercise was the Indigenous Peoples of Africa Coordinating Committee (IPACC). According to its director, Nigel Crawhall, this was a key event in the life of IPACC. The mapping exercise, and CTA’s support for the organisation, led to a series of important developments for indigenous people, including IPACC’s engagement with the UN Framework Convention on Climate Change and the launching of a multi-country training programme on climate change mitigation and adaptation.

“From a professional perspective,” said Dr Crawhall, in a written summary about the impact of CTA, “the relationship with CTA has brought important changes, new tools and opportunities... Exposure and partnering with CTA has transformed the work, practice and knowledge of Africa’s only regional indigenous peoples network, it has touched the lives of people in more than a dozen countries, it has created new career and advocacy opportunities for indigenous leaders, and it has opened new horizons for me professionally.”

Since the Mau Forest mapping exercise, CTA has supported similar initiatives in Ethiopia, Gabon, Chad and Uganda. Supported by an e-handbook published in English, French, Spanish, Portuguese and Amharic, and a vibrant online community, modelling exercises have also taken place in other parts of Kenya, the Democratic Republic of Congo, Ghana and Morocco and many other countries as shown on the map below.

Wednesday, April 12, 2017

Participatory 3D Modelling in Western Samoa triggers behavioural changes and climate change resilience

Since 2012 the local government together with local communities in Western Samoa have carried out a total of 19 participatory 3D modelling (P3DM) exercises in the context of agroforestry management, water management and tourism development.

A participatory research was conducted between February and April 2016 to explore the effectiveness and potential of P3DM in the region. The study was done by Barbara Dovarch, PhD candidate at the Department of Architecture Design and Urban Planning, University of Sassari, Italy, sociologist and independent researcher, in partnership with the Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation (CTA) and Samoa’s Ministry of Natural Resources and Environment (MNRE).

This participatory impact evaluation involved diverse members of local communities and MNRE technical staff. It focused particularly on the capacity of P3DM to generate deep-seated and long-lasting behavioural changes.

The results of the study demonstrates that P3DM contributes to natural resource management and climate change resilience and showed the transformative power of the process at various levels, such as community, NGO and governmental level.

Through the P3DM process, meaningful interactions between government representatives and community members resulted in greater collaboration and mutual learning. While government representatives have changed the way they approach local communities – from ‘teaching’ to ‘listening’ – communities have also changed their attitude towards land management and development.

Download the full report via: http://bit.ly/p3dm-ws

Wednesday, March 22, 2017

Pêcheurs malgaches à bout de souffle : la modélisation participative trois-D confirme les acquis et ouvre les horizons

Interview avec Tsiza Ernest, président de l’association des pêcheurs à Sahoragna, Madagascar

Tsiza Ernest, Président de l'Association des pêcheurs, dénommée « La Baleine » composée d'une dizaine de membres, est un pêcheur sexagénaire du littoral-Est de la Grande île du quartier du Sahoragna, de la Commune de Fenerive Est à 500 km de la capitale. Son association est minée par des problèmes qui gangrènent leur métier. Le processus de la modélisation participative en trois dimensions (MP3D) est arrivé à point nommé leur apportant de nouvelles perspectives tout en consolidant leurs acquis.

Qu'est ce qui vous amène à dire que la MP3D est arrivé à temps?

Tsiza Ernest : Effectivement, l'apprentissage de la MP3D était venu comme une bouffée d'oxygène pour la filière, pour l'association et pour ma famille en particulier. Nos problèmes ne datent pas d'aujourd'hui, mais je dois dire que nous avons frôlé la limite de l'acceptable. Comment voulez-vous que j'arrête mes activités au printemps de ma carrière ? Je n'ai plus le choix. Si auparavant, la pêche a nourri convenablement son homme, aujourd'hui faute de productions, nous devons diversifier nos sources de revenus et pratiquer d'autres activités pour joindre les deux bouts. Heureusement au début de l'année 2016, lorsque nous avons participé aux activités d'apprentissage du processus de la modélisation participative en trois dimensions (MP3D) avec l'accompagnement du BIMTT (Bureau de Liaison des Institutions de Formation en milieu Rural à Madagascar) soutenu par le CTA, l'espoir renaît progressivement. Tous les participants s'accordent à dire que nous pouvons faire quelque chose, recoller les morceaux pour éradiquer le mal qui entrave les activités de la pêche. Le processus de la MP3D nous a mis au même pied d'égalité dans la compréhension de la situation. Elle nous a donné une opportunité pour réfléchir ensemble autour de la maquette, échanger les idées et prendre les dispositions adéquates. La participation de tous les représentants des acteurs de la pêche a facilité l'exercice : les pêcheurs, la mairie, la Direction Régionale de la Pêche (DRP), la communauté religieuse Saint Benoît, les autorités traditionnelles...Tous les pêcheurs occupant le large de 30 km du littoral Est ont été représentés. Tout le monde était là.


Quels sont les problèmes rencontrés et les solutions préconisées ?

Tsiza Ernest : La surexploitation résultant d'une pêche illicite. Ces dix dernières années, nos produits de pêche ont chuté considérablement. Aujourd'hui, il nous faut aller de plus en plus loin pour espérer pêcher davantage. Chacun fait ce que bon lui semble. La fermeture de la pêche n'est pas réglementée, la taille minimale de capture ni la capture maximale n'est pas limitée, les matériels utilisés ne respectent aucune norme, les zones d'exploitation ne sont pas délimitées. Bref : Péril en la demeure. En effet, il n'est pas rare de trouver des inconnus, ou mêmes des exploitants chinois qui débarquent avec leurs canots motorisés raflant tout sur leur passage, des individus qui illuminent avec des feux de projecteur les endroits sensibles, tels que zones de ponte ou grandes habitations des crustacés. Les conséquences en sont graves, tel qu'un feu de brousse, puisqu'ils délogent ainsi les occupants de leurs habitats pour mieux les chasser par la suite. C'est tout simplement une manière de voler nos ressources ! D'autres usent des moustiquaires au lieu et place des filets. Aussi ramasse-t-il tout jusqu'aux œufs. Tout cela est au vu et au su des autorités qui ne font rien. Au niveau de l'association, nous avons bénéficié des formations en pêche maritime responsable, nous avons adopté une convention qui nous oblige à respecter le métier. C'est à dire : utiliser des filets conventionnels, abandonner les poissons de petite taille, observer les périodes de ponte...Mais les autres s'en foutent, c'est comme si nous, les légalistes, qui sommes les imbéciles. Dès fois, nous attrapons certains d'entre eux en flagrant délit, mais nous n'y pouvons rien faire. Nous n'avons pas le pouvoir de les arrêter, ni même de les inquiéter. A mon avis, il manque pour l'heure une coordination dans les actions de lutte contre la pêche illicite à Madagascar en général et dans notre circonscription en particulier.

Que peut-il apporter le processus de la MP3D devant cette situation dégradante ?

Tsiza Ernest : Que chacun prenne sa part de responsabilité. De l'instance ministérielle, jusqu'aux petits pêcheurs en passant par la direction régionale de la pêche et la Mairie. Des plaidoyers ont été faits à maintes reprises auprès des autorités compétentes. La loi en vigueur, condamnant la pêche illégale, existe mais reste lettre morte. Les gouvernants ont du mal à rassembler le monde de la pêche autour d'une table. C'est justement, l'opportunité donnée par le processus 3D car elle dispose de ce pouvoir magistral : celui de réunir tous les protagonistes, au même moment, au même endroit, autour de la maquette. Chacun, expose leur préoccupation, formule leur défense, émet leurs idées. C'est tout simplement la carte sur table, le cas de le dire. C'est ainsi que l'idée d'élaborer un « Dina » ou convention interne a été discutée avec le consentement de la mairie et de la Direction Régionale de la Pêche représentés lors de l'apprentissage. Le Dina est une convention établie par les acteurs locaux de la pêche au niveau de la Commune et de la District. Cette convention devait déboucher sur la délimitation de l'espace marine locale ou le quadrillage, l'organisation et la discipline interne, la fermeture de la pêche, la normalisation des matériels et au bout les sanctions. Outre le Dina, l'idée d'immatriculer les pirogues et d'éditer des cartes de pêcheurs a surgi également pendant l'exercice afin d'identifier le vrai de l'ivraie. La Mairie et la DRP ont prévu organiser conjointement un atelier de travail et de validation de tout ce que nous a révélé l'exercice du processus MP3D. Par ailleurs, la mise à jour de la maquette a été fortement recommandée par les acteurs afin d'améliorer le Dina, au fur et à mesure en fonction des réalités existantes mais aussi de l'évolution du climat. Après la validation des textes réglementaires, par le biais du Dina, la Mairie et la DRP entendent également créer une plate forme de tous les acteurs dans la filière pêche dans notre circonscription. Cette structure sera le garant d'une coordination effective des activités de la pêche dans le secteur.

Quel profit pour vous et vos entourages ?

Tsiza Ernest : Pour moi personnellement, cela a tout d'abord confirmé la consistance de mes acquis et de mes vielles connaissances. J'ai été formé sur le tas. Nous avons des compréhensions, notamment sur la structure du corail, les récifs, l'emplacement des zones de ponte des langoustes et des crevettes, l'identification des zones dangereuses, des fonds sableux etc. Ce qui m'a émerveillé c'est que tout cela a été reproduit sur la maquette avec la collaboration active des ainés du village, des techniciens de la pêche et de la communauté entière. Nos connaissances ne nous ont pas trahi, tout cela s'est avéré juste et vrai : un recoupement, une confirmation de nos savoir-faire sur le métier. Maintenant, je suis fier de moi-même, que ce que j'avais fait depuis belle lurette tient débout sur des bases scientifiques ! Quoiqu'il en soit, mes connaissances ont également montré ses limites ? Il me manquait la précision. J'avais une idée approximative sur l'existence de mangroves dans un endroit déterminé, de zones de ponte, mais je ne connais pas le détail. Ni la dimension, ni la profondeur ni la superficie...C'est là l'intérêt de la carte en 3D. Les informations sont toutes affichées sur la maquette : distance, profondeur, dimension, température, datation. Par ailleurs, les expériences de l'exercice MP3D me donnent des idées de tout ce que je peux faire dans le futur. D'abord pour limiter le dégât, stabiliser la situation mais aussi planifier des projets. Ma famille a également profité de l'exercice MP3D. Elle devient un partenaire actif et se sent concernée par les enjeux de la pêche maritime. Ma femme, après avoir découvert la richesse de notre zone côtière, à travers les informations sur la maquette, m'a beaucoup aidé dans les initiatives de plaidoyers que notre association devait faire auprès des autorités communales. Les enfants en tant que fils de pêcheurs, ont maintenant acquis une bonne dose de connaissance sur l'environnement de la pêche dans notre localité. Je vois un transfert direct, facile et rapide de connaissances.



Quelles sont vos perspectives ?

Tsiza Ernest : Plus tard, lorsque tout sera en ordre, je peux lancer mes propres projets pour augmenter la production. Et d'attaquer l'exploitation des produits de haut de gamme, tels que langoustes, huitres, moules...Mais pour y parvenir, beaucoup de chose doit être établie au préalable : formation des exploitants, assainissement de la filière, disponibilité de moyens matériels, cohésion des pêcheurs. Il faut également mettre en œuvre une mesure d'accompagnement au développement des autres activités génératrices de revenus pendant la fermeture de la pêche.

Par ailleurs, nous souhaitons ériger carrément un parc au sein de notre délimitation. Ce sera une zone protégée, exploitée d'une manière responsable et rationnelle pour s'assurer de la durabilité de l'exploitation. Ce parc va servir de référence, une vitrine, pour tous nos voisins afin qu'ils aient une idée sur une pêche saine respectueuse de l'environnement. Dans cette perspective, il est clair que cela passe par une MP3D, une maquette spéciale « Parc » sur laquelle les informations et surtout les réglementations sont affichées. En outre, la mise en place d'une fédération des associations de pêcheurs s'avère importante. Le directeur régional de la pêche en a évoqué durant le processus de la MP3D. C'est d'une importance capitale dans la mesure où les pêcheurs puissent discuter et échanger leurs idées et à termes négocier directement avec les différents partenaires. Je vois la MP3D y jouer un rôle important en mettant à la même longueur d'onde tous les pêcheurs. Je souhaite enfin que les autres villages et Communes voisines disposent également de leurs propres maquettes. Cela évitera beaucoup de conflits et contribuera au développement de la filière, dans la mesure où tous les pêcheurs ont le même niveau d'informations et de connaissances.

Monday, March 20, 2017

Light at the end of the tunnel for Malagasy fishermen

Interview with Tisza Ernest, president of a ten-member fishermen’s association in Sahoragna, Madagascar

60-year old Tsiza Ernest is President of a ten-member fishermen's association (The Whale) in Sahoragna neighbourhood, in the east coast commune of Fenerive Est some 500 km from the capital. As the problems that are destroying fishermen's livelihoods threatened to overwhelm his association, the Participatory 3D Modelling (P3DM) process provided timely confirmation of their achievements and prospects for the future.

Why do you say that P3DM came just in time for you?

Tsiza Ernest: The P3DM learning process was like a shot in the arm for the sector, the association and especially for my family. Things had been difficult for a while and we were getting really desperate, but I can't stop being a fisherman now. I have no choice but to carry on. We used to be able to make a decent living from fishing but now we need several sources of income to make ends meet. Thankfully, things have seemed a bit more hopeful since the Liaison Office for Rural Training Institutions (BIMTT) ran some sessions on participatory 3-D modelling (P3DM) in early 2016, with support from CTA. We all came away feeling that we could do something to address the problems and get fishing back on its feet again. The P3DM process helped everyone understand the situation and gave us the opportunity to think about it together around the model, exchange ideas and take appropriate measures. It was a really useful exercise because representatives from different parts of the fishing industry were there – fishermen, staff from the town hall, the Regional Directorate for Fisheries (DRP), the Saint Benoît religious community, traditional authorities, etc. All the fishermen who work in a 30km-stretch of the east coast were represented. Everyone was there.



What are the problems and how can they be resolved?

Tsiza Ernest: The main issue is over-exploitation due to illegal fishing. Our output has fallen considerably over the last 10 years, and nowadays we have to go much further afield to have any hope of catching something. It's a free-for-all. There's no regulated closed fishing season, no limits on minimum or maximum sizes, no standardised equipment and no properly demarcated fishing zones. This is an emergency. It's not unusual to come across strangers or Chinese fishermen in motorboats that swallow up everything in their path. People also use floodlights in sensitive areas such as spawning grounds or large shellfish beds, and this has serious consequences – like a bushfire that displaces creatures from their habitat and makes it easier to flush them out in future. They're coming in and stealing our resources! Some people use mosquito nets instead of fishing nets, which take everything, right down to the eggs. The authorities just turn a blind eye to it. Our association has been trained on responsible marine fishing and we've adopted a convention that obliges us to respect our profession. We use conventional nets, we've stopped catching small fish, observe spawning periods, etc. – but other people don't care, so those of us who abide by the law look like idiots. We can't do anything even when we catch people red-handed, as we don't have the power to stop them or even threaten them. There doesn't seem to be any coordinated effort to crack down on illegal fishing in Madagascar, especially in our area.

How can the P3DM process help this deteriorating situation?

Tsiza Ernest: Everyone has a responsibility to do something, from ministerial bodies and the regional Directorate for Fisheries to town hall officials and individual fishermen. The relevant authorities have been lobbied repeatedly, the current law condemns illegal fishing but is ignored, and the authorities seem to find it hard to get different members of the fishing industry together around the table. That's why the P3DM process is so powerful, because it brings all the protagonists together around the model at the same place and the same time. Everyone has a chance to voice their concerns, defend their position, share their ideas and put their cards on the table. That's how the idea of developing an internal convention (Dina) came up and was supported by the town hall and the Regional Directorate for Fisheries. This convention is agreed by local actors from the fishing industry at the commune and district level and should lead to the demarcation of our local marine area, proper internal organisation and discipline, a closed fishing season, standardised equipment and finally to sanctions. The idea of registering pirogues and issuing fishermen with cards also emerged during the exercise, so that we know who should and shouldn't be fishing in our waters. We were strongly advised to update the model so we can improve the Dina, so it better reflects the current situation and takes account of future changes. After validating the regulatory texts through the Dina, the town hall and DRP also plan to create a platform for all actors in our local fishing industry, to ensure that activities in this sector are properly coordinated.

How will this help you and your fellow fishermen?

Tsiza Ernest: For me personally, it confirmed that what I have learned and achieved over the years still stands up. We fishermen learn everything on the job: the structure of coral and reefs, the location of lobster and prawn spawning grounds, how to identify danger areas, quicksand, etc. I was amazed that you can see all of this on the model we made together – older villagers, fishery technicians, the whole community. The model shows that our knowledge still holds true, confirms everything we know about fishing. Now I feel proud of myself, that what I've been doing for all these years stands up on a scientific basis! I'm aware that my knowledge is limited and imprecise – I had a vague idea that there were mangroves and spawning grounds in certain areas, but didn't have detailed information about their size, depth or area ... That's what's so great about the 3-D map, because it gives all the information on distance, depth, size, temperature, date, etc. And the P3DM exercise gave me ideas about what I can do in the future to reduce damage, stabilise the situation and plan projects. My family also learned a lot from the process, they've become active partners and take an interest in issues that affect marine fishing. The model showed my wife how rich our coastline is, and since then she's really helped the association lobby the municipal authorities. Our sons also learned a huge amount about the fishing environment in our area from the 3-D model – it's a quick, easy and direct way of transferring knowledge.


What are your plans for the future?

Tsiza Ernest: Once things have settled down a bit, I can get on with my own plans to increase production and move into high-end products such as lobster, oysters, mussels, etc. But there's a lot to be done before that can happen: fishermen need to be trained, the value chain has to be cleaned up, resources made available, and fishermen need to work together. We also need measures to support the development of other income-generating activities during the closed season.

Another thing we want to do is create a protected area within our fishing grounds, a 'marine park' that will be used responsibly and sustainably so that we can safeguard the future of our industry. This area will be a reference point, a showcase so that all our neighbours can see how environmentally sound fishing can be done. We'll need to use P3DM and make a special model of the 'park' showing all the information and especially the regulations relating to this area. During the P3DM process, the regional director of fisheries also highlighted the need to set up a federation of fishermen's associations, as this can provide an important platform for fishermen to discuss and exchange ideas and ultimately negotiate directly with different partners. I think P3DM can play a key role in getting all fishermen onto the same wavelength. And finally, I'd like all the other villages and neighbouring communes to have their own models because giving every fisherman access to the same information and knowledge will help prevent conflicts and contribute to the development of the sector.



Saturday, March 18, 2017

Développement personnel des femmes : la modélisation participative en trois dimensions apporte sa pierre à l’édifice

Longtemps soumises, passives mais aussi amorphes, les paysannes d'Ampefy et d'Analavory veulent prendre en main leur propre développement. Mais leur volonté de s'émanciper est souvent confrontée à des obstacles. Aujourd'hui, elles sont incontournables dans le développement de la Région. La modélisation participative en trois dimensions (MP3D) y a apporté sa pierre à l'édifice : les autorités administratives et traditionnelles, les partenaires de développement, la communauté... Tous reconnaissent leurs services.




Une chose a attiré l'attention d'une équipe d'agents de développement rural descendue sur terrain pour constater de visu le dégât engendré par l'ensablement des rizières dans le Fokontany (quartier) d'Atalata Vaovao de la Commune d'Ampefy de la Région d'Itasy au Moyen-Ouest de Madagascar. Une dame enceinte, trainant un sac plein de marchandises, a fait plus de 8 km de marche à pied pour rejoindre ce rendez-vous, si important pour elle. L'exploration va durer quelques heures sous le soleil de plomb d'Ampefy. Elle ne s'en plaint pas. « Pourquoi s'en tenir à être là ? Qu'est ce qui l'a poussée à faire ce marathon ?» D'un air déterminé, elle pointe du doigt un mont partiellement dévasté juste en face des visiteurs : « Regardez, ce dégât vient de là ! Cette montagne a ensablé toutes nos rizières » martèle-t-elle, avant de lancer : « Je ne me tais pas tant qu'on ne s'occupe pas de ce monstre !» Elle, c'est Jeannette Raharimalala, membre fondateur du groupement (KF) Tolotra ou Comité local de développement Tolotra, une association d'environ une dizaine de membres créée pour sensibiliser la communauté pour le développement social et économique du quartier. Bien que le Comité local Tolotra soit ouvert aux hommes, deux-tiers des membres sont de sexe féminin. Ces femmes sont si exceptionnelles que le Directeur régional de la FAFAFI, une ONG d'appui au développement des comités de développement n'a pas caché sa stupéfaction, observant leur dynamisme : « Elles sont décomplexées et deviennent de plus en plus courageuses et entreprenantes !», se réjouit-elle. Le Directeur apporte elle-même les premières explications : « leur épanouissement s'est manifesté depuis quelques années mais a fait un grand bond en avant depuis 2015, année de leur intégration dans le processus de MP3D », soutient-elle.


Des paysannes sous l'ombre des hommes

A Atalata Vaovao, comme dans d'autres régions de Madagascar, les paysannes sont placées au second plan sous l'ombre de leurs maris ou de leurs frères. En effet, les hommes travaillent, fréquentent les bureaux, participent aux réunions tandis que les femmes se contentent de s'occuper des enfants au foyer, de servir les hommes, de préparer le repas avant de s'enfermer dans la cuisine. Peu de femmes sont membres de bureau ou leaders d'une organisation. La société rurale malgache regarde d'un mauvais œil une paysanne qui prend parole devant le public. En outre, deux grands soucis pèsent sur leur communauté : le manque de terre conjugué avec le problème foncier, laissé par les colons français dans cette zone volcanique très productive et le problème crucial d'ensablement des rizières. Si depuis peu, ces rizières ensablées devenaient de parcelles pour contenir provisoirement des cultures de légumes de contre saison, aujourd'hui, il n'y reste plus que de fragments de cailloux et de mauvaises herbes. Le président du quartier d'Atalata, Félecitin Rakotoarimalala marque ses inquiétudes : «si rien ne se fait, dans moins de dix ans, 30 ha de rizières disparaitront rien que dans ma circonscription », lâche-t-il. Le malheur ne vient jamais seul. Pire, le Grand lac d'Itasy en aval, principale source de revenus des habitants est en même temps envahi par les alluvions : « il faut aller de plus en plus loin pour pécher des poissons dont la taille devient de moins en moins grande », renchérit le président. Ce contexte conflictuel de la Région d'Itasy a amené les responsables du BIMTT (Bureau de liaison des Institutions de Formation en milieu Rural) à lancer la cartographie 3D dans cette localité. Malgré leurs contraintes, les femmes d'Atalata Vaovao n'ont pas baissé leurs bras. Elles sont les premières venues à répondre à l'appel. Sous la conduite de techniciens du BIMTT, soutenues par le CTA, elles ont participé activement au processus, avec quelques représentants du village, de la mairie d' Ampefy et des organismes de développement. Le processus a stimulé ces dames, déjà avides de développement.

Du développement personnel...

Pendant la fabrication de la maquette, les femmes ont joué un rôle principal. Celui de mobiliser la communauté entière, notamment les jeunes, les enfants et les adultes. « Elles travaillent dans le couloir mais disposent d'une force tranquille, très directive », reconnait Rajorosoana Razafimahatratra technicien du BIMTT. Elles jouent un rôle d'animateur et de rassembleur : « venez ! Mais où est-il passé ? Appelle-les ? Ne vous en rappelez-vous pas ? Vous êtes le seul à en savoir ! etc. », un véritable catalyseur ! Le processus de fabrication de la maquette au niveau des quartiers est comme un travail au foyer : la cuisson, la lessive, le nettoyage des vaisselles, les préparatifs des enfants pour l'école. Et souvent, c'est la mère qui y prend la commande. Dans l'exercice de 3D, les femmes sont beaucoup plus entreprenantes, habiles et pragmatiques dans le soin, l'ordre, la forme, l'esthétique, la mise à jour, l'entretien, les détails de la localisation (sentiers, sources, ruisseau...). La fabrication de la maquette d'Atalata Vaovao a été sous le contrôle du sexe féminin bien que les hommes s'affichent au premier plan. Il n'est pas étonnant qu'elles soient les premiers primées ! « Cela a relevé leur estime de soi, et renforcer leur confiance mutuelle » confirme le technicien du BIMTT. Le fait d'être invitée au processus est d'abord un signe de reconnaissance à leur existence. « Nous sommes invitées, donc nous pouvons en effet faire quelque chose !» s'affirme Aline Andriamampandry, secrétaire du groupement Mahiatrondro. Et de participer au processus de la fabrication de la maquette, c'est également pour elle un signe de reconnaissance à leurs œuvres. Non seulement elles se réjouissent de pouvoir s'exprimer, de donner leurs avis mais surtout d'être écoutées. Lors de la présentation de la maquette auprès des autorités ou des vazaha (hôtes étrangères), elles se défendent bec et ongles comme un étudiant soutenant une mémoire de fin d'Etudes. « Je ne m'imagine pas pouvoir faire tout ça ! » avoue Josephine Rasoanarilalaina Présidente du groupement Miavotra. Dans la culture malgache, le genre d'activité de construction est surtout consacré aux frères d'Adam. Mais aujourd'hui, tout cela est révolu pour ces paysannes, elles sont affranchies et déterminées au point de faire pression, de revendiquer leur droit. Elles sont pour l'heure à l'origine de revendication de plusieurs litiges fonciers à Ampefy. Pour mieux faire passer leurs idées de développement, certaines d'entre elles n'hésitent pas à participer aux différentes élections régionales.

...Au développement social

Le développement personnel des femmes se traduit en développement social et économique de la communauté autour d'elles. Elles et leurs Groupements sont reconnus aussi bien au sein de leur propre communauté qu'auprès de l'extérieur. La communauté les consulte. Les autorités communales s'adressent à eux pour des questions liées au développement local. Elles jouent le rôle d'interface entre le projet de développement et les bénéficiaires. « Nous avons recours à leurs groupements à chaque besoin de sensibilisation locale » confie un responsable de projet en eau potable. Dans la circonscription où les groupements (KF) sont implantés, le développement de la communauté est palpable. Rien que dans le village de Mahiatrondro de la Commune d'Analavory, la discussion enclenchée par la maquette a mis en garde les acteurs du danger engendré par de la dégradation de l'environnement. Les premiers impacts se sont répercutés au niveau de la mentalité des gens. Depuis deux ans, selon le président du quartier Justin Razafindrakoto, le feu de brousse a chuté de moitié, la défécation à l'air libre est éradiquée. La maquette a facilité l'identification des zones à reboiser, une collaboration avec le projet AgriSud fournisseurs de jeunes plants est en cours. 1.000 plants ont été mis sur terre. Le processus MP3D a fait comprendre aux acteurs que les terres disponibles sont de plus en plus rares, les femmes en sont les plus averties et passent à l'action. Du coup, elles ont diversifié leurs activités. Si les unes ont opté pour l'élevage et le gavage de Canard, les autres ont développé les greniers villageois, le guide touristique ou l'artisanat. Au point de vue sécurité, l'auto-défense populaire est mise en place et reconnue par le tribunal régional.


Des expériences qui font tâche d'huile

L'engagement des Comités pour le Développement d'Ampefy et d'Analavory ne s'arrête pas là ! D'une part, leur initiative fait tâche d'huile dans leur propre quartier pour enfanter plusieurs sous comités renforçant davantage le développement de la communauté locale. Neuf groupements (KF) ont vu le jour dans ces localités en moins de deux années. Convaincu de l'efficience de ces groupements, le chef de quartier a décidé de les intégrer dans la structure formelle de sa circonscription. Du fait de leur dynamisme, la mairie entend promulguer un arrêté communal nommant les paysans et paysannes membres des KF : Agents de Développement Villageois (ADV). D'autre part, leurs expériences ont franchi la frontière de la Commune et s'étendent dans les Communes voisines du District d'Analavory. Cela a été enclenché après la présentation de la maquette durant la foire régionale du district d'Analavory. Plusieurs autres Villages et Communes du District se proposent actuellement de créer leur propre comité de développement. Pour le Directeur régional de la FAFAFI, le résultat est évident : « le développement personnel des gens une fois acquis demeure à jamais et favorise un développement communautaire durable.» Les Comités pour le Développement sont le foyer de développement local dans toute la Région d'Itasy. « Quand les femmes sont accompagnées, moralement et techniquement, elles sont capables de faire des choses inimaginables » affirme le directeur. Dans le cas de MP3D, au moins un technicien est mis leur disposition tout au long du processus. Kidja Marie Francine, Directeur Général du Ministère de la Population et de la Promotion des Femmes, voit les initiatives très engageantes : « Nous soutenons les actions favorisant l'autonomisation des femmes » promet-elle.

Article écrit par Interview de Mamy Andriatiana pour le CTA


Inégalité de sexe à Madagascar : Les femmes rurales victimes de non droit


A Madagascar, les femmes représentent 50,6% de l'ensemble de la population. Elles sont une véritable force de travail, leurs insertions sur le marché de travail est de 62% contre 68% pour les hommes, notamment dans les activités informelles. En zone rurale, elles sont en activité permanente entre les travaux domestiques, telles que l'entretien du ménage, la préparation des repas, le décorticage du riz, la collecte de l'eau et du bois, les soins de santé des enfants et les activités agricoles. Elles sont à 78 % actives dans le secteur agricole où elle produit plus de la moitié des cultures vivrières. Soit : 16 et 18 heures de travail par jour.

Malgré leurs importantes contributions, elles sont peu estimées, moins valorisées. A la maison, l'homme occupe une position dominante par rapport à celle de la femme. Le DG du ministère de la population déplore : « si les deux époux rentrent à la maison chacun après un dur labeur, la femme n'a pas droit au repos et s'occupe de tout, alors que le mari peut se permettre de lire le journal.» Par ailleurs, elles ne sont pas héritières et n'ont pas accès à la terre. L'exploitation des terres incombe inévitablement à l'homme. L'adage le confirme «que vous soyez intelligente ou ignorante, vous restez une épouse.» Si un divorce arrive, elle risque de partir les mains vides. En plus, elles n'ont pas accès au crédit, car ne disposent d'aucuns biens (terres ou maisons...) pour garantir un éventuel prêt bancaire. Et pourtant la loi en vigueur stipule l'égalité de droit pour tous les individus (homme et femme). Droit de propriété, droit d'hériter, droit d'exploiter, droit de jouir de parts égales (moitié-moitié) au régime matrimonial. A Madagascar, les obstacles à l'égalité effective entre hommes et femmes se situent au niveau de l'application des lois, de fait de la prédominance des coutumes et tabous sociaux sur l'effectivité des droits des femmes mais aussi de l'absence de textes d'application.

Wednesday, December 28, 2016

Life on the move - Pastoral life and livestock cross-border trade in Northern Uganda through the lens of participatory mapping



Cross-border livestock trade in dryland eastern Africa significantly contributes to the enhancement of food security and generation of wealth. It supports the livelihoods of a wide range of actors including pastoralists, livestock traders and processors.

In this context the International Institute of Rural Reconstruction (IIRR) with finalcial and technical support provided by the Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation (CTA), organised a P3DM workshop to identify key spatial characteristics of the livestock trading routes and marketing practices and bring the different stakeholders (including local authorities) around the same table, share information, discuss challenges and envisage mutually beneficial solutions.

The participatory mapping activity took place in Amudat in August 2016 and focused on the Achorichori Micro-catchment in Karamoja which includes Achorichor, Loroo, Amudat and Moruita Parishes. The area falls within the belt of livestock migratory movement, farmlands, cross-border livestock trade, grazing lands and water points. The mapped area covers approximately 546 sq. km.

The mapping exercise helped identify and locate wet and dry season grazing areas, farmland, forests and patchy pastures. Point items include schools, functional and non-functional boreholes, heath facilities, market places, maize mills, police posts but also churches, shrines and small gardens. Community representatives located on the 3D map all features they consider as important to the ir livelihoods. Their feedback about the mapping process are captured in the film.

Other participating organisations included:

ERMIS Africa, Kenya (P3DM facilitation)
ESIPPS International, Uganda (GIS support)
Vision Care Foundation (VCF), Uganda (community mobilizing)

French version of the film:

Thursday, October 20, 2016

The Matura national Park Participatory 3D Model (P3DM) – A Participant’s Experience

As we continue to feature the Matura Participatory 3D Model building exercise, it is important to understand the merit of this initiative to community members. Ms. Evana Douglas hails from the Matelot to Matura region, and represents the Sky-Eco Organisation. Evana participated in this project and shares her knowledge gained from this experience.

Having participated in this P3DM model building exercise, how would you describe your experience overall?
In a single word, the exercise was informative. Community projects do not normally take on a participatory approach and are often specific to a particular community (e.g. Toco, Grande Riviere, Matura, etc.).
Knowledge holders contributing data to the 3D model

This particular exercise incorporated all communities from Matura to Matelot and afforded the opportunity for networking with technocrats and neighbouring communities. It was also fun and euphoric working with different people from different backgrounds towards a single goal.

What are some of the key lessons learnt from being part of this P3DM exercise?
There were many lessons learnt during this exercise, the most important in my opinion, is the awareness and appreciation for the Matura to Matelot environment (not just the ESA but the surrounding neighbourhood as well) that resulted from being a part of the development of the model. Personally, I have also developed a sense of ownership for the natural resources of the region and the model itself, as I was able to identify key areas on the model that I am both familiar with and dependent on. Some areas and activities were even eye opening.

What value do you see coming out of this model?
The model can be used in almost all areas of development. Because the area has a mixture of coastal and terrestrial culture, the impacts of this interface are critical and can be illustrated with the model. As such, it is a tool for all levels of education and expertise and should be made mandatory in national spatial development initiatives; for example the proposed Highway and Seaport infrastructure. Of course there is significant room for improvement as the Matura National Park (MNP) in isolation doesn't actually reflect the implications to the communities and other areas that are not included in the MNP. As a result, there is potential for incorporating the entire coastal zone (from ridge to reef) to reflect the extent of area, its development potential and the impacts on all areas of the watershed. There is also potential for economic and cultural development using the model as residents are able to identify places of interest and potential for sustainable activities.

Do you think other communities or protected areas such as Matura should use the P3DM tool?
Application in other areas; whether protected or not, should be made mandatory. Modeling is the basis for understanding the environment and impacts of human based activities on the environment; to which our livelihoods depend. In most cases, various forms of 2D modelling are applied using complex programs like GIS and RS. These often lack information or are just too complex for residents; especially those from rural communities. The 3D model however is a literal miniature replication of the area and can be understood at all levels of education and expertise; making it quite an effective to in spatial development and management of our natural resources (not just the MNP).


SourceSunday Guardian, 28 august 2016

Wednesday, September 07, 2016

Sharing lessons with the world - Tonga’s P3DM success story

HONOLULU, 5 September 2016. Tonga was represented on the world stage at the World Conservation Congress in Hawaii this week. The island kingdom successfully carried out Participatory Three-Dimensional Modelling (P3DM) for the Vava’u island group this year as part of the Integrated Island Biodiversity Project.

At a special event to launch the Power of Maps book at the World Conservation Congress, Ms. Ana Fekau, the IIB Project Coordinator of Tonga shared their story of the P3DM process and how it helped to strengthen community engagement in planning for the conservation of biodiversity in Tonga.

“The process in developing the first P3DM in the Kingdom of Tonga brought communities together, the elderlies, youth and school children. The P3DM was not just a tool for planning purposes, but was also a tool to empower communities and to hear their voices through the stories they were sharing during the process,” said Ms. Fekau.

Hindou Ibrahim Omarou opening the session on the book lauch
(Image credit: Mikaela Jade)
The IIB Project supports an integrated ecosystem approach to the biodiversity conservation management at the local level in the Cook Islands, Nauru, Tonga and Tuvalu. The four year project finishes at the end of this year.

“The World Conservation Congress has provided an excellent platform to showcase and share Tonga’s P3DM work that was successfully completed under this project, and the expansion of this work to Nauru and the Cook Islands,” said Ms Easter Galuvao, Biodiversity Adviser at the Secretariat of the Pacific Regional Environment (SPREP).

Ms Ana FeKau presenting at the book launch
(Image credit: Nigel Crawhall)
During her presentation, Ms Fekau explained the 3D participatory process, the challenges faced and valuable lessons resulting from Tonga’s P3DM, including her role in the successful replication of P3DM in the main island of Tongatapu.

I wish to express sincere thanks and acknowledge the GEFPAS IIB Project and SPREP for facilitating the P3DM for Tonga, the Samoa Ministry of Natural Resources and Environment for providing their valuable technical expertise and to the Technical Centre for Agricultural and Rurel Cooperation ACP-EU (CTA) for their support,” said Ms Fekau during her presentation.

The presentation was given at a side event at the IUCN World Conservation Congress (WCC) currently underway in Honolulu, Hawaii is attended by over 9,000 participants from around the world and will wrap up on the 10 September.

The GEFPAS Integrated Island Biodiversity (IIB) Project is funded by the Global Environment Facility (GEF), implemented through the United Nations Environment Programme (UNDP) and executed by SPREP in the Cook Islands, Nauru, Tonga and Tuvalu.

Note: Ms Ana Fekau works at the Ministry of Meteorology, Energy, Information, Disaster Management, Environment, Climate Change and  Communications (MEIDECC), in Nuku`alofa, Tonga

Thursday, May 26, 2016

Les drones du Sri Lanka, de véritables pionniers

L'Institut international de gestion de l'eau (IIGE) au Sri Lanka a lancé des expérimentations avec des drones dans le but de fournir des informations utiles à de nombreuses études telles que la surveillance des récoltes, la réduction des effets des catastrophes naturelles, et la prévention des maladies. 

Ces derniers mois, l'Institut international de gestion de l'eau de Colombo a utilisé des drones, appelés dans le monde anglophone « véhicules aériens sans pilote (UAV) », afin de surveiller les récoltes de riz dans la région aride d'Anuradhapura et ses alentours. Des capteurs de couleur RVB (rouge, vert, bleu) et des capteurs proche infrarouge ont par exemple été utilisés pour photographier les champs de riz. Ces technologies ont le potentiel d'aider les agriculteurs à repérer les champs sous pression et à déterminer les potentielles zones à faible altitude pour le partage des ressources.

Le drone de l'institut est également régulièrement utilisé en partenariat avec les autorités locales. En décembre 2015, le département des relevés topographiques du Sri Lanka a mis en place un plan de réduction des effets des catastrophes pour Badulla, la capitale de la province d'Uva.

Si des techniques conventionnelles avaient été utilisées, le département aurait mis plus d'un an à effectuer le relevé topographique de la ville. En revanche, le drone de l'IIGE a réussi à cartographier la totalité de la zone de 10 km2 en à peine trois jours, avec quatorze vols, 4 600 images haute résolution obtenues, et une résolution spatiale moyenne de quatre centimètres.

Prévention des maladies

L'imagerie par drone peut également servir à mieux comprendre la propagation des maladies, ce qui aide les experts du domaine de la santé à créer des cartes de grande qualité. La maladie rénale chronique d'étiologie incertaine (CKDu) est l'une des maladies non contagieuses les plus graves touchant les Sri Lankais aujourd'hui, et elle reste mal comprise. Diagnostiquée pour la première fois au milieu des années 1990, cette maladie est désormais présente dans six des neuf provinces du pays. Elle est essentiellement confinée dans la région sèche et ne touche que les agriculteurs cultivant le riz. La CKDu aurait jusqu'à présent entraîné la mort d'environ 25 000 personnes, et on estime que 8 000 personnes reçoivent actuellement un traitement.

Dans la région de Mahiyangana, la CKDu se serait propagée en contaminant l'eau potable issue des puits. Le drone a été utilisé pour rassembler des données géoréférencées sur les lieux d'habitation des ménages et l'emplacement des puits. Les données collectées peuvent en outre servir à la réalisation d'un modèle numérique d'élévation afin de localiser les zones élevées et basses de deux villages.

Les données ont été utilisées dans le cadre d'un projet pilote sur la prévention de la CKDu dans la région. Selon Ranjith Mulleriyawa, le responsable du projet, ces photos et cartes aériennes ont fourni aux chercheurs une meilleure vue globale de la région, et les ont aidés à comprendre de quelle manière les puits contaminés sont liés à la propagation de la CKDu dans les zones concernées.

Haute précision

L'IIGE prévoit également d'utiliser le drone au Népal afin de répertorier les sources d'eau fraîche à l'aide d'un petit capteur thermique. Les bassins hydrographiques ciblés au Népal sont dissimulés derrière une végétation dense, ce qui rend difficile l'utilisation de capteurs optiques standards afin d'identifier et de localiser les sources. Le capteur thermique monté sur le drone peut trouver les sources à travers la végétation car leur température est inférieure à celle de la terre qui les entoure.

Si l'utilisation des drones dans la recherche ainsi que d'autres applications pratiques de cette technologie sont encore balbutiantes, les premiers essais de l'IIGE ont déjà démontré leur efficacité. En effet, les drones peuvent servir à effectuer des relevés topographiques des régions étendues et difficiles d'accès en un temps relativement limité, et avec une grande précision. Pour les experts et décideurs politiques, ces images aériennes peuvent constituer des sources d'informations plus précises et davantage actualisées que celles dont ils disposaient auparavant. Les images de grande qualité des drones peuvent aider les agriculteurs à repérer de manière précoce les mauvaises récoltes, et leur donner assez de temps pour réagir.

Selon l'IIGE, les relevés topographiques effectués par des drones seront particulièrement utiles dans les recherches qui nécessitent une surveillance très précise et répétée. Il peut s'agir par exemple de vérifier les changements dans les systèmes de culture, de modifier le statut de ressources hydriques importantes et de documenter l'étendue des catastrophes environnementales. Il ne fait aucun doute que les agriculteurs ne tarderont pas à utiliser des drones pour surveiller leurs cultures, tout comme ils utilisent aujourd'hui des machines plus traditionnelles pour semer et récolter.

À propos de l'auteur :

Salman Siddiqui (S.Siddiqui@cgiar.org) est responsable senior de la division des systèmes d’information géographique, des capteurs à distance, et de la gestion des données auprès de l'Institut international de gestion de l'eau au Sri Lanka.

Source:

Vous pouvez commander une version imprimée ou télécharger une version PDF de ce numéro en suivant ce lien : http://bit.ly/uav4ag-FR

Une sélection d'articles sont proposés sur le portail web du magazine : http://ictupdate.cta.int/fr, où vous pouvez vous abonner à la publication gratuitement. 

Monday, May 16, 2016

Le dernier numéro d'ICT Update est sorti : Les drones au service de l'agriculture

L'utilisation de véhicules aériens sans pilote, ou drones, pour la gestion des cultures, des cheptels, des pêches, des forêts et d'autres activités basées sur des ressources naturelles représente le franchissement d'une nouvelle frontière technologique et ouvre la voie à toute une série d'opportunités enthousiasmantes.



Le dernier numéro d'ICT Update, un magazine bimensuel publié par le Centre technique de coopération agricole et rurale ACP-UE (CTA), est consacré à l'utilisation de cette technologie et de systèmes connexes dans différentes parties du monde.  Le numéro, disponible en ligne et en version imprimée en français et en anglais, est publié en collaboration avec Esri.

Il contient 12 articles, une interview et une sélection de diverses ressources en ligne sur le sujet.  Les articles traitent notamment de l'utilisation des drones pour concevoir un système d'irrigation au Nigéria, pour alimenter un système de surveillance des sauterelles, pour récolter des preuves d'occupation illégale de terres au Panama, ou encore pour aider des petits producteurs à superviser leurs cultures en Afrique de l'Est.

Vous pouvez commander une version imprimée ou télécharger une version PDF de ce numéro en suivant ce lien : http://bit.ly/uav4ag-FR

Une sélection d'articles sont proposés sur le portail web du magazine : http://ictupdate.cta.int/fr, où vous pouvez vous abonner à la publication gratuitement.

Thursday, May 05, 2016

Sri Lanka's drone pioneers

The International Water Management Institute (IWMI) in Sri Lanka has begun to experiment with drone technology to support a wide range of studies like crop monitoring, disaster mitigation and disease prevention.

In recent months, the Colombo based International Water Management Institute (IWMI) has begun to use unmanned aerial vehicles (UAVs) – also known as drones – to monitor rice crops in and around the water scarce area of Anuradhapura. The institute is testing the data-collecting capabilities of UAVs for various purposes. For example, RGB (red, green, blue) colour and near-infrared (NIR) sensors were used to capture images over the paddy fields. These technologies have the potential to help farmers detect fields that are under stress and to help them identify low-laying areas prone to pooling.

IWMI's drone is also regularly used in partnership with local authorities. In December 2015, the Survey Department of Sri Lanka was developing a disaster mitigation plan for Badulla, the capital city of Uva Province. The Survey Department needed a high-resolution Digital Elevation Model (DEM) of the town for the plan, and asked IWMI to use its drone to capture the required aerial imagery.

Using conventional techniques, it might have taken over a year to survey the town. However, the drone used by the IWMI team was able to survey the entire 10 square kilometres area in just three days, by carrying out fourteen UAV flights and shooting 4,600 high-resolution images, with an average spatial resolution of four centimetres.

Disease prevention


Drone imagery can also be used to better understand the spread of disease, allowing health analysts to create high-quality maps. Chronic Kidney Disease of Uncertain Aetiology (CKDu) is one of the most serious non-communicable diseases presently afflicting Sri Lankans, and it remains poorly understood. First diagnosed in the mid-1990s, the disease has now been found to occur in six out of the nine Sri Lankan provinces. It is essentially confined to the dry zone and only affects farmers engaged in rice cultivation. CKDu is believed to have resulted in the death of approximately 25 thousand people to date, while over 8 thousand people are currently estimated to be receiving treatment for the condition.

In the CKDu-affected area of Mahiyangana, the disease is believed to be spread via contaminated drinking water, which originates from wells. The UAV has been used to gather geo-referenced data on where households live and where wells are located. The collected data can be used in addition to a digital elevation model to locate the high and low areas of two villages, Sara Bhoomi and Badulupura.

The gathered data has been used in support of a pilot project on prevention of CKDu in the area. According to project leader Ranjith Mulleriyawa, these aerial photos and maps have provided researchers with an improved overall picture of the area, helping them understand how contaminated wells are linked to the spread of CKDu in affected areas.

High accuracy


IWMI also plans drone initiatives in Nepal to map fresh water springs by using a small thermal sensor. The targeted watersheds in Nepal have dense canopy cover, and it is difficult to use standard optical sensors to identify and locate the springs. The drone-mounted thermal sensor can see through the dense canopy cover to find these springs, as their temperature is lower than the temperature of the earth surrounding them.

While the use of UAVs in research and other practical applications remains in its infancy, IWMI’s initial tests have already demonstrated their usefulness. Drones can be used to carry out surveys over large and hard-to-access areas, in a relatively short timeframe and with high accuracy. For policy experts and decision-makers, these aerial images can provide them with more accurate and up-to-date information than has hitherto been possible. For farmers, high-quality drone images can help them detect potential crop failure early, giving them enough time to respond.

IWMI thinks that UAV based surveys will be especially useful in studies that require highly accurate and repeated monitoring. These include checking for changes in cropping patterns, shifts in the status of important water resources, and documenting the extent of environmental disasters. It doubtless won't be long before farmers routinely use UAVs to monitor their crops, just as they use more conventional machinery to sow and harvest.

About the author:


Salman Siddiqui (S.Siddiqui@cgiar.org) is senior manager of the Geographic Information System (GIS), remote sensing and data management unit at the International Water Management Institute in Sri Lanka.

Source:

Republished with consent from http://ictupdate.int

Sunday, May 01, 2016

Inspiring speech by Hindou Oumarou Ibrahim at the Signing of the Paris Climate Change Agreement




PARIS, 22 April 2016 - UN Secretary-General Ban Ki-moon invited all world leaders to a signing ceremony on 22 April at UN Headquarters for the historic climate agreement that was reached in Paris in December last year. At the request of the Executive Office of the Secretary-General, UN-NGLS led a process for civil society to apply to attend or speak during the opening session of the signing ceremony, involving facilitation of a civil society Selection Committee, who reviewed more than 200 applications received. Ultimately, Ms. Hindou Oumarou Ibrahim from the Association des Femmes Peules Autochtones du Tchad (AFPAT) in Chad was selected as the civil society speaker for the opening ceremony of the event.

Hindou is a member of the Executive committee of the Indigenous Peoples of Africa Coordinating Committee (IPACC), for which she is a representative of the Congo Basin Region, with a background in indigenous peoples' rights and environment protection with the three Rio Conventions (Biodiversity, Climate Change and Desertification) with multiple responsibilities.

She has organized a series of international workshops on scientific and traditional knowledge systems in partnership with UNESCO, IPACC, CTA, CI and the government of Chad.

Below is the last of a series of three film productions concerning Hindou's the activities centred on merging traditional and scientific knowledge systems and related participatory three-dimensional mapping (P3DM) activities in Chad.

Three-way dialogue on climate change from CTA on Vimeo.

Among the many bus stations of N’djamena the capital city of Chad, travellers coming from the countryside know where to unpack their concerns. The path of Aladji Ibrahim leads to AFPAT, an organisation which represents the rights of Indigenous Peoples, in this case the Bororo herders. Here is where the story starts, a deeply touching one. A story centred around climate change adaptation, where the manufacturing and use of a 3 dimensional model helps bridging the gap between traditions and modernism, local producers and government officials, village elders and scientists, local communities and public powerhouses. Last but not least this film documents how participatory three-dimensional mapping (P3DM) can facilitate the management and mitigation of conflicts over shared natural resources. It shows also that P3DM can support the promotion of human rights and represent a formidable medium for facilitating dialogue among development partners.

French version of the film.

Other film productions part of the series:

Dangers in the bush, map of good faith: https://vimeo.com/53836701
Climate Governance: A matter of survival for nomadic pastoralists: https://vimeo.com/37458698

Further reading:

__________ 2012. Influencing regional policy processes in Climate Change Adaptation through the interaction of African pastoralist traditional knowledge and meteorological science; A Contribution to the Nairobi Work Programme on Impacts, Vulnerability and Adaptation. IPACC. 22 pg, September 2012

Thursday, March 31, 2016

Mapping deep in the jungle: our experience among Saramaccan Peoples

In July 2015 local residents and leaders from 14 indigenous Saramaccan villages, located along the upper Suriname River, collaborated with local and international NGOs to create a physical 3D representation of their traditional land and waters using participatory three-dimensional modelling (P3DM). The mapped area is sparsely populated and characterised by externally-driven logging and mining activities. The mapping process, provided participants with a comprehensive and detailed understanding of the landscape, its interlocked ecosystems, and potential impacts of road development and related extractive activities. This enabled them to formulate informed opinions on how best to develop, preserve and manage the traditional territories.

The process has highlighted how effective P3DM is when it comes to bottom-up and inclusive landscape planning. Helping communities to build a 3D model of their territory is proving to be an effective way for knowledge held by different individuals to be collated, geo-referenced and visualised, thus generating a powerful pool of data mostly unknown to the outside world. If strategically used, this data could shift the balance of power in favour of those who would otherwise not be included in decision-making processes.

The blog below was written by Nicholas Fields (INTASAVE Caribbean/CARIBSAVE) and Gaitrie Satnarain (CARIBSAVE Associate at the Anton de Kom University of Suriname).

CARIBSAVE was invited by Tropenbos International Suriname (TBI) and CTA to participate in a Participatory three-dimensional modelling (P3DM) exercise, conducted on 21–31 July 2015, as part of the above-mentioned project. Our group included representatives from TBI (including persons of Saramaccan origin), students and staff from the Anton de Kom University of Suriname, and ourselves – representing CARIBSAVE. Sponsored by CTA, our participation in the exercise helped us to understand and appreciate the P3DM process and now enables us to replicate it within our own projects in the Caribbean region. It is our intention to share what we have learned with our colleagues and build capacity within our own organisation.

What is P3DM?

P3DM is an inclusive process of building a physical 3D model of a specific area that details how communities use the natural environment – has demonstrated its significance and practicality beyond rudimentary research and data collection purposes. P3DM has proved to be an effective tool for bringing a diverse group of stakeholders, including representatives from the villages, community-based and non-governmental organisations, technical people and policy-makers, to the table to exchange ideas, perspectives and information; strengthen and build new relationships; support decision-making related to land use; and re-invigorate a desire to protect the environment and to use our resources sustainably for the benefit of current and coming generations.

A long journey to a remote location

On the first day we travelled three hours by bus followed by two hours by canoe to the Saramaccan village of Pikin Slee (which means ‘small village’ – although it is, ironically, one of the most inhabited and visited villages in the Upper Suriname basin) and the neighbouring ecolodge, Pasensie. From the river, the village does look deceptively small, but on traversing inland you can see that the landscape is dotted with variously sized dwellings used for domestic and communal activities. Saramaccan way of life is modest, with irregular access to amenities that one would have in the city (with the exception of smartphone/mobile devices, which are abundant).

Mapping the environment

We were warmly welcomed by the villagers upon arrival. The next five days were extremely busy assembling the blank model – that is a plain, white, three-dimensional canvas prior to any painting, drawing or pinning. The blank canvas is comprised of stacked layers of foam board material, with each layer representing an altitude interval, and shaped according to the specific altitude contour. The result is a scaled and geo-referenced three-dimensional canvas of hills, valleys, plains and depressions of the real-life landscape. The actual size of the area modelled was approximately 2,232 km2 and, with a horizontal scale of 1:15,000, the model developed into a rather large construction, involving five tables of approximately 1.6 x 1.2 m each.

Model construction is exciting as well as intensive, and the teenagers from a village-based school who took part in this process would certainly agree on this! The facilitators helped the students to trace each contour onto the foam boards, cutting these accordingly and affixing each layer of board to the model. Once the foam boards were cut according to the contours and stacked, the model was covered with plaster to allow for painting, which is perhaps the most labour-intensive component of the process, requiring precision, accuracy and careful attention to detail. The team had some initial challenges with matching and/or aligning contour maps, foam board pieces and uneven table tops, as well as working with the foam board itself. Understanding the nature of the problems, considering possible corrections and subsequent improvement was an important part of the learning process.

Mapping the knowledge

The next phase of the exercise, which took another 4–4½ days, involved populating the blank model with data on land cover and use (e.g. forests, agricultural land), locations of villages and estimated populations, and types and locations of activities associated with the villages and their inhabitants. The map legend – outlining what features would be located and visualised on the model – was finalised beforehand by the facilitators and representatives from the different villages located within the modelled area.

This stage was the most crucial and sensitive. Local residents and leaders had full autonomy entering data on the model at this point. This helped building buy-in and ownership of the process by the villagers, and minimising interference or perception of bias by the facilitators. Local residents spearheaded the process of identifying and marking features, place names and locations of activities. The facilitators (mainly the TBI team members of Saramaccan origin) offered only moderate guidance, taking care not to influence the direction of discussion except in the interest of maintaining consistency in the use of legend items, scale, focus and time, or mediating diverging opinions when these arose. Only agreed data were placed on the model. Specific locations and activities of cultural, spiritual or – in some cases – economic significance were not visualised, in the locals’ interest of protecting their security and inviolability.



Despite the fact that locals were given autonomy at this stage, some of them were distrustful of the process, fearing possible coercion, exploitation and vested interests by outsiders. The presence and interaction of the Saramaccan facilitators in the TBI team helped to alleviate most of these fears. Still, it was intriguing to observe the sometimes animated dialogue between locals as they detailed various parts of the model – indicating primary and secondary forest areas, tracks and paths, and places of work, domestic and recreational use.

We learned a lot there by observing and implementing the P3DM activity. And the strong multi-cultural element added another dimension. The indigenous Maroon groups were working with their own set of norms, practices and structures, which were very different to those that the external facilitators were used to. Including the participants and facilitators, the 10-day exercise brought together people of at least five nationalities and ethnic groups. At any given time during the activities, there were at least three languages at play: chief of these being Saramaccan, Dutch and English, with intercessions in Spanish and Arkans. While there were some slight communication barriers, none was too difficult to overcome – in fact, this made the experience much more amusing, and there were several side-lessons in foreign language vocabulary. There is no doubt that the group of facilitators also learned much over the two weeks, and established new personal and working relationships to build on in the future.

This P3DM exercise took dedication and was a large undertaking. Significant time and resources were required to co-ordinate and complete the model, particularly when the diversity of players and relative remoteness of the beneficiary groups are taken into consideration. However, the benefits of the exercise – first-hand participation in P3DM, learning and exchanging new information, connecting with people and building new rapports – were outstanding and will be long-lasting. The students’ participation also played an important educational role. We hope that they were able to appreciate the purpose of the model and will take forward what they learned from this process as they become leaders in the future.

Further impact: applying the knowledge gained

Since taking part in the exercise, CARIBSAVE has incorporated the P3DM methodology into one of its project proposals. It is planning to use the P3DM methodology for a participatory flooding hazard mapping and zoning exercise, as part of a larger comprehensive disaster management initiative. Through this exercise, community residents would produce a model that details flooding risk areas, vulnerable persons, infrastructure and emergency facilities as the basis for developing a community response plan.

Gaitrie Satnarain from Anton de Kom University intends to further what she has gained from the exercise by incorporating P3DM as a research tool within her upcoming doctoral study proposal. At the Anton de Kom University of Suriname, the Infrastructure Department in the Faculty of Science and Technology will also discuss potential opportunities with TBI to incorporate and promote P3DM for landscape planning research. CARIBSAVE will continue to explore and incorporate the P3DM methodology into its future projects to support building knowledge and capacity in climate change adaptation, disaster risk reduction and sustainable ecosystem protection and management – especially to benefit vulnerable and otherwise-marginalised groups it works with.

Who is involved?

P3DM in Suriname is led by TBI, as part of a joint multi-scale initiative to model ecosystem services and land-use scenarios in the Upper Suriname River basin (see here), in conjunction with WWF Guianas, the University of Utrecht, and the Association of Saramacca Authorities (Vereniging van Saramakaanse Gezagsdragers [VSG]). The initiative is supported by CTA and the UNDP GEF-Small Grant Programme. Through this initiative, TBI aims “to contribute to improved understanding of the impacts of modern-day human interventions on forests, landscapes and people”. One of the project's results was the construction of a number of physical 3D models to visualise and assess human-environment interactions, particularly in the Upper Suriname River basin, which is inhabited by several indigenous Maroon villages and is also the focus of local and external logging and mining extractive activities.


The enabling power of participatory 3D mapping among the Saramaccan Peoples of Suriname (part 1 & 2) from CTA on Vimeo.

Online resources on Participatory Geographic Information Systems (PGIS), including Participatory 3D Modelling (P3DM)


  • View an interactive map of the world with locations and details of known P3DM exercises
  • Visit the website on Integrated Approaches to Participatory Development (IAPAD).

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